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Formes cliniques de la mobilité dentaire

MOBILITES NORMALES

1. Mobilités physiologiques:

Les dents ont différents degrés de mobilité. Les dents monoradiculées sont plus mobiles que les dents multiradiculées, les incisives étant les plus mobiles. La mobilité et principalement horizontale, elle peut aussi être axiale, mais à un degré moindre.

2. Mobilités transitoires physiologiques:

Dans certaines situations la mobilité dentaire peut augmenter transitoirement pour des raisons physiologiques. Le ligament parodontal, richement vascularisé, augmente de volume, entraînant une mobilisation de la dent dans son alvéole. Cette augmentation de volume peut être provoquée par une désocclusion prolongée, au cours du sommeil, par exemple, ou encore par une augmentation de la vascularisation sous l'effet d'hormones vaso-actives comme les hormones sexuelles au cours des périodes menstruelles ou de la grossesse. Cette mobilité dentaire physiologique varie en fonction des individus et d'une heure à l'autre chez un même individu. Elle est plus importante au réveil, probablement du fait de la légère extension en absence de fonction pendant la nuit, diminue devant le jour probablement du fait de l’intrusion provoquées la mastication et la déglutition.

3. Mobilités transitoires iatrogènes:

La mobilité dentaire peut augmenter d’une façon transitoire (ne dépassant pas le degré moyen) à la suite de pratiques odontologiques. Ainsi, les dents voisines d'un site d'extraction, les dents impliquées dans un acte de chirurgie parodontale (surfaçage sous lambeaux, élongation coronaire ...), surtout s'il y a atteinte de l'os alvéolaire, ou de chirurgie périapicale, peuvent présenter une mobilité augmentée. De même, les traitements endodontiques peuvent être responsables, par l'inflammation du ligament parodontal qu'ils provoquent, d'une augmentation de la mobilité de la dent traitée. Des éléments prothétiques fixés de grande étendue sont souvent à l'origine, par effet scoliodontique au moment de la mise en place de la restauration, de la mobilisation temporaire des dents piliers.

Enfin, les thérapeutiques orthodontiques, par leur but même, sont responsables de la mobilité des organes dentaires. Cette mobilité, provoquée par l'élargissement de l'espace desmodontal au détriment de l'os alvéolaire, persiste un certain temps après l'arrêt de la thérapeutique active; le temps que le ligament parodontal et l’os alvéolaire se réorganisent. Toutefois, RAMFJORD et ASH, en 1981, précisent qu'en aucun cas, si ce n'est en présence de plaque dentaire, cette mobilité ne peut être associée à une perte d'attache.

Toutes ces mobilités, provoquées par des actes odontologiques, sont totalement réversibles, sans traitement. La disparition de la cause, la cicatrisation des tissus, la réorganisation naturelle du parodonte superficiel et profond, suffisent à les faire disparaître en un temps relativement court.

Formes cliniques de la mobilité dentaire


MOBILITE ANORMALE OU PATHOLOGIQUE

La mobilité qui se produit au delà de l'inaptitude physiologique, est désignée sous le nom de mobilité anormale ou pathologique. Elle est le résultat de la diminution de hauteur du tissu de soutien et/ou de l’augmentation de la largeur de l’espace desmodontal. On peut rencontrer les formes cliniques suivantes :

1. LES MOBILITES ACCRUES:

Ces mobilités, pathologiques, d'étiologies diverses, classées degré « moyen ou sévère » peuvent être traitées et sont réversibles. Cette mobilité, provoquée par un effet de va et vient exercé sur la dent, entraînant une augmentation de l'espace desmodontal, peut redevenir normale après élimination de la cause.

Les origines possibles de cette mobilité accrue sont :

  • Toute mauvaise réalisation prothétique provoque un effet scoliodontique de crochet ou d'attachement en prothèse adjointe partielle,des éléments fixés en extension, mal répartis, des appuis dento-muqueux insuffisants, avec des effets de rotation autour des dents résiduelles entraînent une mobilisation des dents au cours de la mastication et de tous les contacts dento-dentaires.
  • Toute inflammation des tissus parodontaux, superficiels ou profonds,peut entraîner, en se propageant au desmodonte, une mobilité dentaire. Ainsi, l'accumulation de plaque dentaire, par l'inflammation qu'elle provoque, même sans résorption du support alvéolaire, est à l’origine d’une augmentation de la mobilité. De même, une inflammation pulpaire, aseptique ou non, peut aussi se propager dans l'espace desmodontal et entraîner une augmentation de la mobilité de la dent incriminée.
  • Par "mauvaise orientation" des forces : Les migrations dentaires, quelles qu'en soient les origines entraînent une modification de l'orientation du grand axe des dents par rapport aux axes d’application des forces masticatoires. Ceci peut être observé communément lors de la mésio-version molaire après extraction non compensée, ou lors des vestibulo-versions du bloc incisivo-canin supérieur. Les forces occlusales sont alors exercées selon une orientation différente du grand axe de la dent entraînant ainsi une augmentation de sa mobilité. Un traitement d'orthodontie rétablissant une fonction normale doit permettre de retrouver la stabilité des organes dentaires.
  • Par déséquilibre occlusal : Il est reconnu par tous les auteurs, et depuis longtemps, que contact prématuré, interférences, surcharge occlusale ou bruxisme, plus souvent inclus sous le terme de traumatisme occlusal, sont souvent à l’origine d’une augmentation de l’espace desmodontal, donc d’une augmentation de la mobilité. Quoiqu’il en soit, tant que le parodonte est exempt de dépôts bactériens, il ne peut apparaître de perte d’attache. Dans tous ces cas, le traitement de ce traumatisme occlusal primaire, quelle qu’en soit la technique, permet d’obtenir un retour rapide et total à la normalité.

A noter également qu’à l’instar de l’hyperfonction occlusale, la mobilité dentaire peut aussi augmenter par l'hypofonction occlusale.

2. LES MOBILITES CROISSANTES OU EVOLUTIVES NON REVERSIBLES:

La perte de support osseux, en augmentant le rapport racine clinique/couronne clinique, doit être considérée comme la seule et unique situation où la mobilité dentaire n’est pas réversible.

Les étiologies des mobilités croissantes sont :

  • Lyse du support de la dent (lyse osseuse) : Le degré de mobilité dépend de l'importance et de la répartition de la lyse tissulaire sur chacune des faces de la racine, de la longueur et de la forme des racines, et de la taille de la racine par rapport à celle de la couronne. Une dent qui a des racines courtes et effilées et à même d'être plus mobile qu'une dent ayant des racines de taille normale ou bulbeuses avec le même degré de lyse osseuse.
  • Trauma occlusal secondaire : Une lésion provoquée par des forces occlusales excessives ou contractée du fait d'habitudes occlusales anormales telles que le bruxisme et le grincement de dent, qui sont aggravés par une tension émotionnelle, est un facteur étiologique courant de la mobilité dentaire irréversible. La mobilité provoquée par un traumatisme occlusal secondaire, se produit initialement sur un parodonte malade de hauteur réduite provoque l’hypermobilité dentaire qui aura pour conséquence la résorption de la corticale osseuse et l’apparition des transformations dégénératives et un élargissement irréversible de l'espace desmodontal.
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